Les performances toujours plus impressionnantes des ordinateurs ont mis aujourd'hui une certaine forme de musique à la portée du grand public, surtout à l'aide de programmes permettant à chacun de jouer d'une nouvelle manière, et même de se transformer en mini compositeur. On assiste à une prolifération fort impressionnante de programmes et de fichiers en tous genres et ceci, en général, en marge des structures officielles d'enseignement de la musique. II n'est pas rare de voir certains professeurs de musique se mettre officieusement à l'informatique, glânant ci et là quelques renseignements pour les dépanner au milieu d'un jargon où les spécialistes de l'informatique sont très à l'aise et ou les musiciens " traditionnels" se sentent souvent dépassés voire gênés
Comme dans bien d'autres domaines, le phénomène informatique s'est installé, et ceux qui s'y opposent semblent aussi téméraires que ceux qui refuseraient de se déplacer en voiture, en train, ou en avion, préférent le cheval ou la bicyclette. Le moment semble donc approprié pour introduire de façon plus officielle l'informatique dans les écoles de musique, et coordonner les enseignements pour éviter que chacun travaille dans son coin, à inventer ce qui existe déjà, ou à perdre du temps à chercher désespérément une solution à ses problèmes.
Comme dans d'autres domaines, l'utilisation de l'ordinateur est très variée et l'on voit apparaître de nombreuses utilisations de l'ordinateur musical.
Depuis de nombreuses années déjà, la norme MIDI permet de faire le lien entre tous les appareils musicaux: claviers, synthés, expandeurs, échantillonneurs , tous reliés entre eux, et souvent à un ordinateur. Le standard très simple de cette norme en a fait son succès. Rien à configurer ou à régler, cela doit fonctionner d'office. Par contre, les informations circulant dans ce véhicule peuvent être d'un grande complexité et d'une grande finesse musicale et il est regrettable que 9 utilisateurs sur 10 n'aient pas les connaissances (musicales ou informatiques) pour faire un travail intéressant et de qualité. Quelles sont donc les principales utilisations de l'ordinateur musical?
En général, les éditeurs possèdent une grille de tempo et de temps où l'on place au crayon ou en jouant, les notes de musiques. Dans le cas d'une oeuvre pour piano, il est impossible à la fois d'interpréter l'oeuvre et de se soumettre au tempo imposé par la machine. On peut alors enregistrer sans tenir compte du tempo imposé. La restitution sera de qualité, on pourra rectifier les imperfections, mais il est alors impossible de récupérer ce fichier pour en faire une partition, et très difficile de la récupérer pour en faire un arrangement. Ce type de fichier, qu'on pourrait qualifier " d'interprété " ne peut donc servir que dans le cadre d'une utilisation audio. En plus, seules, des oeuvres pour piano ou instrument solo peuvent être interprétées, car l'enregistrement multiple de parties, les unes après les autres ne donne jamais la même interprétation et la seule façon de corriger les erreurs est de quantifier, ce qui revient à jouer d'après un tempo fixe, sans interprétation. La seule façon d'enregistrer une interprétation à plusieurs instruments est de disposer de plusieurs instrumentistes, voire un chef, et de mélanger les informations venant de chacun avec un MIDI MERGE ou plusieurs séquenceurs synchronisés.
L'unique façon de faire seul, un fichier multitimbral est d'enregistrer en respectant un tempo unique, en quantifiant les différentes parties (attaques simultanées pour compenser les imperfections de jeu), et d'éditer avec finesse tous les paramètres de jeu, nuances, longueurs, vélocités, équilibres et d'éditer une mastertrack indispensable qui contiendra toutes les subtilités tempiques. Ces fichiers, lorsqu'ils sont bien affinés, peuvent fournir d'excellents résultats musicaux. On pourrait les qualifier de " semi - interprétés."
Edition orientée GENERAL MIDI Pour éviter qu'une séquence MIDI ne donne des résultats très différents d'un synthé à l'autre ( N'oublions pas qu'un fichier MIDI circule très facilement (disquettes, serveurs etc...), il n'en est pas de même du matériel qui produit les sons), les constructeurs ont standardisé les sons obtenus avec la norme GM Général MIDI , pour éviter qu'une trompette ne se métamorphose miraculeusement en guitare sur le synthé de mon voisin de palier. C'est certes un progrès énorme, mais la finesse de la musique demande bien plus que cette norme, car elle ne donne pas du tout les mêmes timbres ni les mêmes équilibres d'un synthétiseur à l'autre. En attendant mieux...
L'idéal, lorsqu'on ne possède pas encore de séquence est de jouer à partir d'un clavier, en respectant la valeur des notes, sans interpréter, et en jouant la mesure de 2ème fois tout de suite après la mesure de 1ère fois !!!. Bien évidemment, l'intérêt de ce type de travail est l'édition des matériels d'orchestre sans autre formalité. Les éditeurs orientés partition les plus connus sont ENCORE et FINALE.
Edition orientée ARRANGEMENT ET ORCHESTRATION pour laquelle on part en général d'une partition de piano. On découpe alors la partition en éléments analytiques et thématiques, qu'on pourra facilement dupliquer, coller, couper et placer à différents instruments branchés sur un synthé et qui permettront une simulation et une édition facile du matériel d'orchestre.
Les performances des ordinateurs des dernières générations permettent en plus, d'avoir accès à toute l'intimité du son et de mélanger le son audio et le MIDI. On obtient ainsi une musique intermédiaire entre du vrai et du faux mais pouvant donner d'excellents résultats sonores. Après tout, n'importe quel CD du commerce est bien souvent plus "trafiqué" que l'on ne croit.
De plus, l'étude de l'acoustique s'en trouve grandement facilitée, grâce à l'utilisation de programmes de plus en plus performants, analyseurs de Fourier, spectromètres, etc.... N'oublions pas non plus l'utilisation de l'ordinateur pour les techniques d'enregistrement et de montages à la portée de tous grâce à la chute des prix des disques durs et aux processeurs de signaux qui permettent de numériser le son d'une manière aussi performante et aussi simple qu'un jeu d'enfant.
Pourtant, une des utilisations les plus prometteuses de l'informatique, n'en est encore qu'a ses premiers balbutiements - l'avénement du MULTI-MEDIA était une nécessité dans ce domaine -, il s'agit de l'utilisation pédagogique, qui permet de faire découvrir la musique d'une façon toute nouvelle, et d'apprendre les automatismes d'audition ,de lecture etc... d'une façon certainement plus ludique que par le passé. Peu de logiciels de haut niveau sont disponibles actuellement. PROGRESSIVO inaugure sans doute une longue série de logiciels de ce type.
Quels projets pour une école de musique?
Choisir une partition ( pour piano par exemple ) Les pianistes en feront un fichier MIDI interprété. On leur proposera un piano MIDI de bonne qualité ( ou même un vrai piano Midifié ) et l'élève tentera d'enregistrer la version idéale de l'oeuvre en plusieurs prises, avec montages et corrections éventuelles.
On peut ensuite orienter son travail dans les différents domaines vus précédemment: Elaboration d'un fichier standard style GM,
Elaboration d'un fichier audio de piano
Elaboration d'une partition pour piano ou pour orchestre dans le cadre d'un cours d'orchestration Elaboration d'un fichier AUDIO orchestre
Elaboration d'un fichier plus libre ou arrangé, avec des sons plus originaux Elaboration du matériel d'orchestre avec interprétation par un orchestre d'élèves.( souplesse d'utilisation en fonction des instruments disponibles ), retirage matériel.
Pour les classes d'écriture: possibilités de créer des fichiers pour une simulation sur synthétiseur et pour les faire jouer sur des orgues informatisés ( dans le cadre de l'étude du style de Bach par exemple ) ou de faire du matériel pour les quatuors etc..., sans oublier l'intérêt pour la composition.